« Aimer, est-ce vouloir priver l'autre de sa liberté ? » On reproche souvent à l'amour d'être possessif, tout en pensant le plus souvent que cette possessivité est la conséquence nécessaire de l'intensité des sentiments. Ainsi dira-t-on d'un amour qui n'est pas jaloux qu'il n'est pas non plus sincère. En effet, la relation amoureuse' ne se réduit pas au
simple effet d'un sentiment réciproque, mais elle implique aussi une
certaine forme d'exclusivité. Si l'on se demande alors ce que chacun attend de l'autre, on en viendra peut-être à dire qu'aimer, c'est exiger de
l'aimé qu'il renonce à sa liberté. Mais c'est aussi exiger qu'il le fasse librement.
Ces contradictions sont l'objet de la réflexion de Sartre. Il faut bien faire attention à ce que son point de vue n'est pas celui d'un moraliste, c'est-à-dire qu'il ne veut pas dénoncer les attitudes égoïstes des amants ni énoncer des normes de conduite universelles en amour. Il ne s'agit pas non plus d'une simple description psychologique qui révélerait par induction la nature humaine — rien ne saurait être plus éloigné de la pensée sartrienne qu'un tel projet. L'examen des relations amoureuses, est l'occasion, voire le prétexte, de réfléchir au fait que l'homme est liberté, et c'est cette liberté de la conscience qui est le véritable enjeu de l'amour.
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