Le mot humilité prend sa racine dans le mot latin humus (terre).
L'humilité est généralement considérée comme la qualité de celui qui se voit lui-même de façon réaliste, et, à un degré absolu, tel que l'univers le voit (pour les athées) ou tel que Dieu le voit (pour les croyants). L'humilité s'oppose à toutes les visions déformées que l'on peut avoir de soi-même (orgueil, égocentrisme, narcissisme, dégoût de soi...), visions qui peuvent relever de la pathologie à partir d'une certaine intensité. L'humilité n'est pas une qualité innée chez l'homme, on considère communément qu'elle s'acquiert avec le temps, le vécu et qu'elle va de pair avec une maturité affective ou spirituelle, elle s'apparente à une prise de conscience de sa condition et de sa place au milieu des autres et de l'univers.
L'humilité n'est pas forcément liée à la manière dont on se montre aux autres, ainsi la modestie n'est pas une forme d'humilité mais plutôt une "démonstration" d'humilité que peut tout-à-fait réaliser une personne dépourvue d'humilité.
De même, la fierté n'est pas incompatible avec l'humilité, on peut être fier de soi pour ce qu'on a réalisé, justement parce que nous avons assez d'humilité pour prendre conscience que l'on a fait beaucoup pour ce qu'on est. Par opposition, c'est souvent par manque d'humilité qu'on se dévalorise, en surestimant ses propres capacités et donc en considérant nos réalisations comme médiocres.
L'humilité peut signifier plusieurs choses :
Le sentiment de ne pas être grand-chose, d'être petit par rapport au monde qui nous entoure.
Une attitude par laquelle on ne se place pas au-dessus des choses ou des autres et par laquelle on respecte ce dont la providence nous a gratifié.
L'humilité est à distinguer de la fausse modestie. Cette dernière feint l'humilité afin d'attirer parfois encore plus de compliments. L'humilité consiste, sans méconnaître ses qualités, à admettre que l'on n'y est en fin de compte pas forcément soi-même pour grand chose.
Sommaire [masquer]
1 Confusions possibles
2 Humilité et religion
2.1 Christianisme
2.2 Bouddhisme
3 Voir aussi
4 Lien
Confusions possibles[modifier]
Il ne faut pas confondre humilité et haine de soi. Dans la haine de soi, on refuse sa propre existence, alors que dans l'humilité, on accepte pleinement l'existence dans son ensemble.
Le mot humiliation peut prêter à confusion. Humilier une personne c'est étymologiquement parlant vouloir la rendre plus humble. Toutefois, dans l'acception populaire, il s'agit en fait de la déconsidérer publiquement. Ceci a généralement un impact inverse puisque l'humiliation suscite le plus souvent un désir de vengeance ou de revanche et attise ainsi l'orgueil de la personne humiliée.
Humilité et religion[modifier]
L'humilité est essentielle dans la plupart des religions :
Les grandes religions monothéistes considèrent l'humilité des personnes comme une valeur essentielle à la recherche de la sainteté et de la cohésion sociale.
Christianisme[modifier]
Pour les les Chrétiens Orthodoxes « Cette humilité n'est pas une vertu qui s'ajoute, c'est l'attitude foncière de l'âme sainte qui se voit dans la présence de Dieu, qui voit sa petitesse et sa faiblesse à elle et sa grandeur à Lui. Cette humilité est constamment inculquée, avec insistance, avec force, par tout l'enseignement moral et spirituel de l'Eglise orthodoxe. C'est elle qui resplendit avec tant de rayonnement, jointe à la douceur, la simplicité, la bienveillance et l'esprit de mesure et d'équilibre spirituel, sur le visage des pères du désert et dans la personnalité des grands saints et justes de l'Eglise russe. (…) L'abbé Dorothée (VI-VIIe siècles) (Dorothée de Gaza : Instructions. 2,33. Sources Chrétiennes n° 32, p.197.), dans ses homélies qui ont été considérées par l'Eglise d'Orient comme une des meilleures introductions à la vie spirituelle, nous donne toute une philosophie de l'humilité. Il compare les âmes à des arbres fruitiers. Quand ces arbres portent beaucoup de fruits, les branches, sous le poids, s'inclinent vers la terre ; par contre, les branches qui n'ont pas de fruits se dressent vers le haut. Il y a même des arbres aux branches desquels on attache des pierres pour les contraindre à s'incliner afin qu'elles portent des fruits. Il en va de même avec les âmes : quand elles s'humilient, elles deviennent riches en fruits, et plus elles le deviennent, plus elles s'humilient. C'est pourquoi plus les saints se rapprochent de Dieu, plus ils se voient pécheurs. Ainsi Abraham, quand il vit Dieu, s'appela terre et poussière (Gen. 18,27) et Isaïe, en voyant Dieu trônant dans sa majesté, s'écria : Je suis un réprouvé, un impur ! (Is. 6,5). » (Nicolas Arséniev : La piété russe. p. 34-35.)
« Un autre trait important est l'accent mis sur la douceur, la patience, la bienveillance et l'humilité (cf. Gal. 5,22) dans les rapports avec autrui. Supporter en toute humilité les injures et l'injustice et ne pas répondre au mal par le mal, mais tâcher de se concilier les hommes par la douceur et le bien qu'on leur fait. » (Nicolas Arséniev : La piété russe. p. 56.) [1]
Bouddhisme[modifier]
Le bouddhisme considère que le sentiment d'importance de soi est un leurre qui cause beaucoup de souffrance à soi-même et à autrui. A contrario, l'ouvrage de Samuel R. Delany : Babel 17 défend le point de vue inverse : l'individu ne chercherait jamais à s'améliorer moralement s'il n'avait le sentiment de l'importance de son "moi".
Dans les religions polythéistes en général, le sort des hommes est dans la main des dieux. Notre vie est éphémère mais cela lui donne aussi de sa saveur.
Voir aussi[modifier]
Sur les autres projets Wikimedia :
Humilité, sur le Wiktionnaire
Fierté
Vanité
Orgueil (péché capital)
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